LET'S GO!

Direction l'amérique latine

C’est reparti pour la conquête de nouveaux paysages avec un invité surprise : “mi hermano”, Thomas ! Cette fois, nous traversons la frontière bolivienne pour s’imprégner un peu plus de la culture latino américaine et ses cholitas toujours vêtues d’habits traditionnels : chapeau en feutre noir, gros jupon coloré, châle en dentelle et tresses à ponpons.

Un voyage salé

Après avoir accueilli Thomas à San Pedro de Atacama, un des endroits les plus paumés qui lui aurait été donné de voir, nous embarquons avec Ophélie, Eva et Tom à la découverte du sud de la Bolivie. La région est principalement connue pour le salar d’Uyuni qui, avec ses 10 600km² soit l’équivalent de 2 départements français, constitue le plus grand désert de sel du monde. Autour de cette immensité blanche se côtoient une nouvelle fois, lagunes, volcans, geysers, termes naturelles, lamas, flamants roses et… un nouvel animal au conteur : des chinchillas !

Mains sur la tête, un pied en l’air

Arrivés au désert de sel il n’est évidemment pas question de parler histoire, de dire que celui-ci est issu de la disparition du lac préhistorique Tauca il y a 14 000 ans, que son épaisseur atteint jusqu’à 120 mètres de profondeur constituée de plusieurs couches de sel et d’eau, ni qu’il contient la moitié des réserves de lithium exploitables de la planète. Non, ici il y un sujet bien plus sérieux à aborder : les photos et illusions d’optique auxquelles notre guide s’attelle immédiatement en nous plaçant les uns les autres et en nous munissant d’accessoires divers. La marmite sera donc attribuée sans conteste à une femme ! Chacun se prête au jeu avec plus ou moins d’enthousiasme. Paul et Thomas pour le moins, préférant visiblement escalader les rochers de la veille, mais nous devons avouer que le résultat, bien qu’un peu kitschouille, n’est pas si mal !

Comme dans “The OA”, nous sommes rentrés dans une autre dimension

Grace à la perfection de nos mouvements

“POTOSIIII”, “SUCREEE”, “LA PAZZZ” !

De retour à la civilisation, nous nous confrontons pour la 1ere fois aux hurlements des vendeurs de tickets boliviens, chacun criant plus fort que l’autre le nom de la destination de son bus dans un vacarme assourdissant. “POTOSI, POTOSI, POOO-TOO-SIIIIII !!” Pour nous, direction Sucre ! Durant le trajet, et ce sera partout comme cela en Bolivie, nous apercevons le nom d’Evo Morales écrit partout : sur les murs, les montagnes et les maisons. “EVO 2020”, tes partisans sont bien là !

Un vent de liberté 

Arrivés à Sucre un dimanche, les habitants perchés en haut de leurs balcons jettent des sauts d’eau aux passants. Une flaque arrive à nos pieds.Tradition du dimanche, peut-être ? Gag typique bolivien, c’est sûr ! La ville a gardé de l’époque coloniale des airs de village espagnol qui ne nous laissent pas indifférents. On y trouve des églises, des toîts rouges, des murs blancs et des rues pavées. Dans cette apparente tranquilité règne un passé révolutionnaire marquant. C’est ici que les premières manifestations révolutionnaires en faveur de la libération de l’Amérique du Sud eurent lieu le 25 mai 1809. C’est aussi dans cette ville que sera signée la déclaration d’indépendance de la Bolivie en 1825. Les héros “libertadors” que sont Simon Bolivar et Antonio José de Sucre donneront alors leur nom au pays “Bolivie” et à sa capitale constitutionnelle “Sucre”.  Bien qu’un peu boboïsée, nous y passons quelques jours agréables. Seuls hic, les nombreux mannequins effrayants qui “égaient” les rues commerçantes et le cookie mystère offert par Marcello, notre gentil hôte un peu “foncecar”.

Moustik contre-attaque !

C’est parti pour 6 jours en Amazonie. D’abord à pied, nous déplaçant à différents campements, puis en Pirogue. Les premiers jours éveillent nos sens plus que jamais. La vue, les sons, les odeurs et le goût des fruits valent largement la chaleur humide coulant sur nos corps. Les moustiques par contre, on s’en serait bien passé. Après avoir passé plusieurs jours à les craindre er avoir attrapé en apparence une bonne varicelle, nous nous demandons pourquoi ces bêtes, s’infiltrant jusque dans nos vêtements et moustiquaires, n’ont-elles pas étaient choisies par Hitchcock pour un de ses films.

Les oiseaux, la gadoue, les chutes

Juan, armé de sa machette, nous guide jour et nuit, durant plusieurs heures à la découverte de la jungle : ses plantes médicinales, ses poisons, ses abris naturels, sa nourriture… Les fruits, ok. En ce qui concerne les larves palmistes, sorte de ver blanc qui grandit à l’intérieur de noix, seul mon frère s’y est attelé en dégustant la portion de tout le monde. Pendant ce temps là, notre guide s’amuse de notre air ingénu mais surtout de nos chutes. Rien de tel qu’un bon gag pour le rendre hilare : un tronc d’arbre au dessus d’une rivière qui se brise en deux tandis qu’on le traverse, une liane qui se détache alors qu’on s’y balance et un entartage au gâteau d’anniversaire. De manière générale, les boliviens sont assez rieurs et moqueurs. Le simple fait de dire “Buenas tardes” au lieu de “Buenos diàs” peu provoquer un fou rire d’une trentaine de seconde. Nous sommes parfois un peu circonspects devant tant d’hilarité mais ça a le mérite d’être joyeux.

A la rencontre de Flipper, Denver, Donatello, Zazou et Azrël

Avec nos lampes torches, nous partons régulièrement à la recherche d’animaux nocturnes dans la Selva. Nous nous faisons discrets et restons concentrés à l’affût des nombreux bruits dont nous repérons difficilement la provenance. Après 3 jours de marche à la découverte de la flore et de plus maigres trouvailles côté faune : colonies de fourmis géantes, escargot tout aussi géant, perroquets et toucans lointains, serpents, yeux lumineux de caïman, ombres de singes…, nous arrivons dans la pampa, en plein “zoo” !
Dauphins roses, singes-araignées, caïmans, cobra, boa, singes-écureuils peu farouches, capybaras (le plus gros rongeur du monde) ou encore hoazin huppée (sorte de dindon à tête bleue qui, avec ses 18 millions d’années, est considéré comme l’oiseau le plus ancien encore existant)… Ici les animaux rôdent autour de nous et nous ne savons plus vraiment qui observe qui. Il faut dire qu’avec ses 1 370 espèces d’animaux et 1 800 espèces de végétaux nous arrivons, au parc Madidi, dans l’une des plus importantes réserves de biodiversité de la planète. A notre campement, nous attendent un chaton et un crocodile de compagnie. Espérons qu’ils trouvent un terrain d’entente. 2 félins seraient déjà passés sous les crocs du reptile durant les 5 derniers mois. Heureusement, les nombreux épisodes de “30 millions d’amis” visionnés pendant mon enfance m’ont rendue optimiste sur leur amitié probable.
Accompagnés de nos comparses de voyage : Christian, Anna et Sam, nous profitons chaque jour de la beauté des paysages sous les ovations des animaux. C’est aussi avec eux que nous fêterons mes 29 ans. Pour l’occasion, notre guide Juan, n’aura cessé de me répéter “il y a une surprise pour toi“, le concept de surprise lui étant visiblement étranger. Bougies soufflées, le meilleur des cadeaux restait à venir : nager avec les dauphins du marais. Situés à quelques centaines de mètres de là où nous avions pêché des piranhas la veille, nous nous sommes jetés à l’eau avec peu de conviction mais l’expérience fut mémorable !

Pas facile à photographier les dauphins

Ils nous tournent autour tout en nous évitant

Cholitas au marché ou sur le ring

La Paz, une capitale à l’architecture particulière pour ne pas dire laide. En matière de construction, les boliviens ont l’esprit pratique. Des parpaings rouges apparents, du ciment allié à de la ferraille pour tenir le tout, et le tour est joué ! Les nombreux marchés locaux typiques égaient cependant l’endroit. Les funiculaires apportent aussi de beaux points de vue sur la ville encastrée au milieu des montagnes. Nous les avons empruntés avec la même excitation qu’à bord d’un manège à sensation et le même enthousiasme que devant un combat de catch de cholitas. Face au “match”, le public devient à lui-même un spectacle et n’hésite pas à envoyer ses détritus sur le ring pour proclamer son mécontentement face aux éventuelles gagnantes. Mais l’idée est avant tout de mettre en valeur les femmes portant l’habit traditionnel, de montrer leur puissance et de leur permettre de prendre leur “revanche” sur les combattants masculins. Autant de revendications clamées à travers le kitsch et l’absurde du catch si fascinant à mes yeux. En parlant d’absurde, on en parle des nombreux chiens de la Paz en pyjama rose ou bleu ?

Tiens, tiens ?

  • En Bolivie les rues sont étonnamment monothématiques. Vous trouverez regroupés dans une même rue toutes les pharmacies de la ville. Une autre rue sera destinée aux garages automobiles, une autre aux notaires, une autre à la vente de cabinets de toilette… J’imagine qu’on y loue un logement en fonction de son centre d’intérêt premier.
  • La ville de la Paz culmine à 4000 mètres et est ainsi la capitale administrative la plus haute du monde. A cette altitude le moindre effort nous essouffle comme des petits vieux mais les locaux y sont habitués. C’est d’ailleurs un avantage certain pour la médiocre équipe bolivienne de football qui remporte de cette manière aisément ses matchs à domicile.
  • On trouve à la Paz “un marché aux sorcières”. Y sont vendus des potions en tous genres mais aussi des bébés lamas séchés… Les fœtus de lamas porteraient bonheur et seraient souvent enterrés sous les constructions afin d’invoquer la chance.
  • L’indépendance de la Bolivie n’est étrangement pas venue d’un soulèvement populaire mais d’une décision de l’élite blanche nommée criolla et issue de la colonisation espagnole.

A bientôt au carnaval d’Oruro !